Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quelques extraits de vie en poésie

25 mai 2013

Ciel de traine

 

Debordante d'aigreur maintenant, de mauvaise humeur ensuite, Milena refusait toute douceur, repudait la tendresse, obstinément, s'en protégeait obstinément, la jugeant terriblement vulgaire, elle ne s'aimait que toute de noir vêtue, enveloppée dans du velour bleu nuit, dissimulée par des rubis, des émeraudes, c'est comme cela qu'elle se préferait, avec cette boue moudeuse, ce gothique maladrout, cela que n'aimait pas James qui faiblissait pour les seules douleurs qu'elle ne s'inventait pas mais qu'elle subissait et dont personne, pas même lui, ne réussissait à l'en protéger, c'était terrible toute l'energie qu'elle pouvait déployer pour se rendre hautaine, se persuader malheureuse, terrible que rien malgrè sa belle audace, rien ne puisse suffire à combler le manque, effacer la trace : le dégout, la nausée qu'elle avait d'elle même, tout le monde la voyait, ça oui. Foutue était-elle. Malheureusement elle réussissait tout, et continuait ainsi sa petite entreprise.

Publicité
Publicité
22 mai 2013

Déconstruire le tranquille, vaincre la facilité.

 

Marre du théorique, du confortable, de la fausse sécurité du rentable. Je veux du risque, de la menace, du dangereux, de l'idéal inbuvable. Excessive à nouveau, elle en fait toujours trop, c'est fou on dirait qu'elle fuit quelque chose, la réalité est sans saveur sous ce couvercle correctement lissé, ainsi déconstruire le tranquille, vaincre la facilité. 

Le rêve ce n'est pas ce qu'on imagine, ce n'est pas doux, ce n'est pas accomplit, c'est un grand saut dans le vide dans garantie, c'est de la peine, de la douleur, la carrure des épaules n'en protège pas, on se prend tout sans prévenir, on ne comprend que quand lorsque l'on revient et qu'on retrouve les lignes, les directions, là on se dit que c'était fou effectivement, c'était de la folie dure.

Il y a les discours qui veulent mon bien, jugement radical terrorisé, comme s'ils comprenaient mais ils ne comprenent pas. Rien n'y fait, ils sont toujours aussi surs, et ils ont pour eux le confortable, le rationel. Que je hais, ils trouvent que c'est bien eux! Que je ne trouve pas bien, et alors ils continuent, me jugeant et à nouveau pour les rassurer immature et bornée. 

 

Elle est foutue. Dès lors tant mieux. 

21 mai 2013

Douleur confuse

 

La superbe résonne dans ma petite chambre universitaire, cette musique que j'écoutais il y a plus d'un an dans une autre petite chambre à l'autre bout de la France, quand je croyais encore à cette vie idéale faite de musique, de voyage, d'amour et de littérature. Je ne sais pas ce que j'ai raté, ce que j'ai mal fait pour me sentir à ce point coupable, quelle sale histoire j'ai étouffé dans mon ventre pour refuser à tout prix de me voir épanouie, au risque de me trouver fragile et insignifiante, mais je dois dire que mes efforts ne sont pas vains pour me faire la peau. Je crois que je m'en veux de si bien faire les choses, d'aller de l'idée impulsive à sa réalisation, de toujours me remettre en question sans jamais me croire totalement sauvée, de forger ma littérature en amateur, dans le silence, et comme une deuxième vie condamnable qu'on a presque pas le droit de nommer. Je ne suis pas justifiée pourtant sans cette vie là. Mais, voilà ou j'en suis rendue :  les épaules nues, la voix tremblante, la même grace maladroite d'une enfance, les yeux clairs, chetive, je n'en mène pas large dans ma vie de tous les jours. 

Je cherche juste à être heureuse pourtant, juste à me sauver. Mais personne ne répond à l'ardeur de tous mes efforts, personne n'accomplit la force de ma douceur, être une victoire pour soi tout seule est la plus fade des batailles...

21 avril 2013

M.D / P.G

"Écrire. Je ne peux pas.
Personne ne peut.
Il faut le dire, on ne peut pas.
Et on écrit.
C’est l’inconnu qu’on porte en soi écrire, c’est ça qui est atteint. C’est ça ou rien.
On peut parler d’une maladie de l’écrit.
Ce n’est pas simple ce que j’essaie de dire là, mais je crois qu’on peut s’y retrouver,
camarades de tous les pays.
Il y a une folie d’écrire qui est en soi-même, une folie d’écrire furieuse mais ce n’est pas
pour cela qu’on est dans la folie. Au contraire.
L’écriture c’est l’inconnu. Avant d’écrire, on ne sait rien de ce qu’on va écrire. Et en
toute lucidité.
C’est l’inconnu de soi, de sa tête, de son corps. Ce n’est même pas une réflexion, écrire,
c’est une sorte de faculté qu’on a à côté de sa personne, parallèlement à elle-même,
d’une autre personne qui apparaît et qui avance, invisible,douée de pensée, de colère, et
qui quelquefois, de son propre fait, est en danger d’en perdre la vie.
Si on savait quelque chose de ce qu’on va écrire, avant de le faire, avant d’écrire, on
n’écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine.
Écrire, c’est tenter de savoir ce qu’on écrirait si on écrivait — on ne le sait qu’après —
avant, c’est la question la plus dangereuse que l’on puisse se poser. Mais c’est la plus
courante aussi.
L’écrit ça arrive comme le vent, c’est nu, c’est de l’encre, c’est l’écrit et ça passe comme
rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie."

21 avril 2013

Nuage sans poussière

 

La couleur est un monde dont on ne connait pas...

Vois comme tout est sombre, tout a besoin de toi.

Par delà vérité qu'on nomme sans comprendre, apprendre à appeler, assouplir la matière.

La liberté même souple s'effrite sur la terre

Le regard vaillant s'écoule silencieusement. 

Jamais seul crois tu, mais lâche un temps, tu sauras de nouvelles naissances. 

Lave la tranchée de la voix, ce rire de dur crystal,

Ce manteau de poussière, les carrés condensés,

plus la peine de mots, ta paume seule retient la lumière.

La douleur sont les arbres qui penchent à cause du vent, le lie de la rivière, les doutes de tes serments.

Fragile finitude.

Ailleurs, porte toi, découvre comme tu bas. 

Le monde est une couleur,

que tu vois. 

Publicité
Publicité
21 avril 2013

Poésie survie

 

Puisque je ne suis pas poéte, puisque les mots m'échappent, puisque le monde me fuit, je veux rester là, à tout jamais ne pas réussir à écrire.

"Ecrire je ne peux pas. Il faut le dire, on ne peut pas, personne ne peut. Et on écrit." 

Marguerite Duras, Ecrire. 

Publicité
Publicité
Quelques extraits de vie en poésie
Publicité
Archives
Publicité